Voici ses 10 conseils donnés aux étudiants de 1ère année :
Faites en sorte que le public utilise votre travail, les informations, analyses, images, sons etc. que vous produisez. Et surtout évitez de travailler pour vous adresser aux autres journalistes !
Non seulement, dans son ensemble, il en sait bien plus que vous, mais il peut aussi s’adresser à vous et vous aider. Le New York Times l’a bien compris qui puise désormais dans les compétences de ses millions de lecteurs internautes. Un rubricard doit suivre 1.000 comptes Twitter sur son secteur pour s’aider dans sa couverture !
Traitez votre audience et le public en égaux. Entretenez une relation d’égalité et non de surplomb. Il y a davantage de photos publiées chaque jour sur Facebook que dans tous les journaux réunis.
Ouvrez vos outils. Aider les à participer. Nourrissez leur appétit d’informations.
Ils seront même très rares ! Le ratio est bien connu dans le monde du web où 90% des internautes sont passifs, 10% participent et 1% produisent eux-mêmes. Les gens ne veulent pas votre boulot ! Ils ne veulent pas devenir journaliste professionnel !
Ses compétences sont loin d’être sophistiquées et n’ont rien à voir avec celles d’un neurochirurgien ou d’un pilote de 747 !
Celui de raconter le monde de manière originale : « je suis ici, vous n’y êtes pas, laissez-moi vous raconter et vous expliquer ce qui se passe ». Vous savez quelque chose que le public ne sait pas, vous avez un accès qu’il n’a pas, etc…
Répondez à ce qui l’intéresse, mais trouvez aussi les informations qu’il ne sait pas encore qu’elles vont l’intéresser.
Evitez la posture du journaliste objectif pour chercher le respect. Elle ne convainc plus personne aujourd’hui ! Faites preuve de transparence dans votre travail et les gens vous feront confiance.
Les gens qui partagent une passion ou des centre d’intérêt ne sont plus isolés : ils peuvent désormais se parler, partager des informations et les publier. Vous pouvez les aider à créer des services d’informations. Et apprendre ainsi à créer de nouveaux revenus.
J’en ai profité pour lui demander les 3 sites américains incontournables pour tout étudiant en journalisme aujourd’hui :
Enfin, Jay Rosen nous a dit réfléchir actuellement à un système de fourniture d’informations qui seraient délivrées en fonction du niveau de connaissance de l’internaute, comme il y a des niveaux différents dans les jeux vidéo.
Il est l’auteur du site PressThink et fondateur du site de journalisme amateur NewAssignment.net. Il a aussi lancé, en 2007-2008, avec Arianna Huffington, du Huffington Post, le projet en ligne Off the Bus. Et, en 2009, le programme d’innovation Studio 20, à New York University. (Source SciencesPo)
(Full disclosure : je prépare pour 2011 un cours pour cette école de journalisme)
Introduction de l’intervention de Jay Rosen en vidéo :
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Voir la suite des vidéos sur la page Dailymotion de l’école de journalisme de Science Po
Illustration FlickR CC : Joi Ito
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