OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 L’Open Data payant s’ouvre à la gratuité des débats http://owni.fr/2012/10/22/open-data-payant-ouvre-a-la-gratuite-des-debats/ http://owni.fr/2012/10/22/open-data-payant-ouvre-a-la-gratuite-des-debats/#comments Mon, 22 Oct 2012 15:12:28 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=123606

Pris dans l’étau des contraintes budgétaires, l’État français songe à monétiser les données publiques. L’annonce de la nouvelle, dans Les Échos la semaine dernière, a fait sauter plus d’un partisan de la gratuité des données. Comme toute pampa récemment foulée par une poignée (grossissante) d’acteurs, l’Open Data est un terrain d’expérimentation trop récent pour que l’on puisse trancher de façon définitive.

La prudence est d’autant plus de mise que la gratuité relève aussi de la position de principe. Les puristes prônant son strict respect, au nom de la transparence, conformément aux 10 principes de l’Open Data. Parmi les arguments avancés de part et d’autre, certains tiennent la route, d’autres semblent plus bancals ou incertains.

Mais vous allez les lâcher, de Dieu

Olivier Schrameck, conseiller d’État et membre de la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique, a mis en avant l’effet stimulant auprès des (nombreuses) administrations récalcitrantes : “Si l’on veut vraiment faire avancer les choses, il faut faire sauter certains blocages. Or l’information a un prix. Si l’on veut inciter les administrations à participer au mouvement de libération des données, il faut certaines contreparties.”

Le Canadien David Eaves, conseiller auprès de plusieurs institutions pour l’ouverture des données, doute de l’efficacité de la carotte €€ :

Les administrations sont inquiètes de l’ouverture des données souvent parce qu’elles ne veulent pas que le public y accède. Dans certains cas, elles ne pensent pas que les gens comprendront les données, ou elles refusent qu’ils les analysent ou les utilisent pour évaluer sa performance, parfois elles estiment juste que ce n’est pas les oignons du public.

Très peu de gouvernements ont essayé de monétiser leurs données et les écrits académiques suggèrent fortement qu’ils n’ont jamais fait d’argent avec.

Gilles Babinet, fondateur de Captain Dash, une startup qui manipule la donnée au quotidien, avançait aussi le manque d’intérêt financier : “Aucun autre État n’a réussi jusqu’ici à vendre massivement des données. Les revenus se chiffrent en centaines d’euros.”

“C’est faux”, tranchent en cœur Claire Gallon, de LiberTIC, une association pionnière en France sur l’Open Data, et Simon Chignard, auteur de L’Open Data, comprendre l’ouverture des données publiques.

Depuis la circulaire Fillon du 27 mai 2011, la gratuité est un principe fondamental, mais un certain nombre d’établissements publics administratifs ne sont pas concernés.

55 bases de données soumises à redevance

Certains, comme l’IGN, Météo France ou l’INSEE  tirent une part de leur financement de la vente de leurs données. Ainsi, l’IGN  en obtient 16 millions d’euros, l’INSEE 9 millions. Certes cela représente une faible part de leurs budgets, respectivement 134 et 434,6 millions d’euros, mais on est loin des “centaines d’euros” de l’ancien président du Conseil National du Numérique. “Ces établissements qui ne sont pas concernées craignent une extension du périmètre”, souligne Claire Gallon, qui note au passage que les données vendues ne sont pas forcément de grandes qualité.

Dans son rapport 2011, l’IGN avait indiqué le coût de la gratuité de la donnée géographique publique, à laquelle l’établissement est désormais contraint : “les recettes tirées des ventes de licences d’accès aux données numériques passent de 37,82 M€ à 17,25 M€, soit un manque à gagner important de 20 M€. L’augmentation de la subvention de l’Etat (qui passe entre 2010 à 2011 de 79,38 M€ à 83,58 M€ (soit + 4,2 M€, + 5,2%) ne compense pas la baisse des recettes liée à l’ouverture de la politique de diffusion.” Alors que le gouvernement tire la langue pour boucler le budget, la modification du paramètre laisse augurer de joyeuses guérillas.

Courte vue et moyen terme

Interrogé par Owni sur son imprécision, Gilles Babinet a justifié : “C’est un fait avéré : l’État ne parvient pas à vendre des données. Ses agences y parviennent mieux, même si ce n’est pas la gloire. Les données géographiques (réseaux) et de météo se vendent effectivement mais à mon sens, c’est une aberration car cela limite le potentiel économique qu’elle recèlent.” En résumé, si l’information a effectivement un prix comme le mettait en avant Olivier Schrameck, il n’est pas sûr que la meilleure façon d’avoir un retour sur investissement soit de vendre directement les données. Regards citoyens, association qui milite pour la transparence en politique, notait ainsi :

Les données produites pour le bon fonctionnement des services publics et publiables en l’état n’ont aucune raison de pouvoir être soumises à redevance. Mais on peut comprendre que le formatage, le nettoyage, l’anonymisation ou la mise à jour régulière de certaines données puissent avoir un coût.

Vient ensuite la question de l’intérêt économique de ces redevances : ne vaudrait-il pas mieux stimuler gratuitement l’innovation et donc notre système économique par la mise à disposition libre des données ? [...]

Toutefois, il ne fait aucun doute qu’en ouvrant l’accès au plus grand nombre, l’État maximise le potentiel de réutilisations. Le manque à gagner viendrait plutôt du fait de restreindre les réutilisations à un petit nombre d’acteurs qui favoriserait des monopoles.

“L’Open Data a beaucoup été poussé sur le volet économique, et pas la démocratie et la transparence, poursuit Claire Gallon, mais alors que ces effets s’observent sur du moyen et du long terme.” Pour juger des retombées, il faut picorer des analyses à droite à gauche. Et de citer une étude de 2010 sur les bénéfices de l’ouverture des données officielles des adresses danoises, suite à un accord en 2002. Elle a permis de créer 48 entreprises et 90 emplois, le montant du bénéfice financier s’élève à 62 millions sur la période 2005-2009, et le bénéfice social à 14 millions en 2010.  Ou encore la Catalogne, où “l’ouverture a généré des économies de 500h mensuelles de travail et un retour sur investissement en 4 mois.”

Toutefois, pour David Eaves, les conséquences pour les entreprises ne sont pas noires ou blanches :

Si votre business est basé sur un set de données que vous payez et qu’il devient libre, alors il souffrira peut-être comme la barrière à l’entrée est abaissée. En revanche, monétiser les données nuirait aux consommateurs en élevant les coûts des services et en les rendant plus difficilement compétitifs.

Des businesses particuliers pourraient y perdre ou y gagner dans un tel scénario, mais les entreprises dans leur ensemble en bénéficieraient, car plus de données libres permettraient d’avoir plus d’opportunités d’améliorer les services, de fournir des analyses, etc.

Position intermédiaire

Simon Chignard, pour qui le “tout gratuit est impossible”, prône du coup une position intermédiaire :

Pour certaines données qui demandent une infrastructure de mise à disposition particulière, je pense notamment aux API des infos temps réel pour les transports, on peut imaginer des modèles mixtes. Gratuit pour les développeurs en dessous d’un certain nombre de requêtes, puis payant pour les plus gros utilisateurs. Après tout, c’est bien ce que Google lui-même a mis en place pour son service de cartographie. En procédant ainsi, on peut espérer faciliter l’innovation par de nouveaux entrants tout en faisant contribuer les plus gourmands …

En revanche nous a-t-il rappelé, opérer un distingo entre les usagers qui font une utilisation commerciale ou non n’est pas possible, depuis la transposition en 2005 d’une directive européenne. Elle précise que “les informations publiques, non nominatives, provenant d’organismes publics ou d’entreprises privées exploitant un service public doivent pouvoir être rendues accessibles et réutilisées à des fins commerciales ou non, d’une manière non discriminatoire et non exclusive, et à des coûts qui n’excèdent pas leur coût de production.”

On peut aussi envisager de privilégier la gratuité des données utiles pour le bon fonctionnement démocratique, mais comme le fait remarquer Gilles Babinet :“vu d’où nous partons, les limites ne sont pas prêtes d’être atteintes rapidement.” De plus, il faut être capable d’établir une hiérarchie a priori.

Complexe, soumis à un contexte économique fragile, le débat sur la gratuité (ou non) de l’Open Data en France devrait donc également ressurgir pour une raison de politique très basique : après la circulaire Fillon ayant officiellement lancé la mission d’ouverture de données publiques Etalab, l’Open Data est devenu un non-sujet au gouvernement. Comme le déplore Claire Gallon :

Il y a peu de portage politique en France, alors ça revient en force, la question est posée depuis la circulaire Fillon…


Photo par Gerard Van Der Leun [CC-byncnd]

]]>
http://owni.fr/2012/10/22/open-data-payant-ouvre-a-la-gratuite-des-debats/feed/ 5
MXP4 lance la plateforme Bopler Games sur Facebook http://owni.fr/2011/04/19/mxp4-lance-la-plateforme-bopler-games-sur-facebook/ http://owni.fr/2011/04/19/mxp4-lance-la-plateforme-bopler-games-sur-facebook/#comments Tue, 19 Apr 2011 16:37:42 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=31628 MXP4, start-up parisienne innovante dans le domaine du social gaming musical, lance cette semaine la plateforme Bopler Games, une série de jeux musicaux sur Facebook, utilisant un catalogue de titres musicaux licenciés, et qui pourrait bien incarner le modèle de rentabilité de l’entreprise.

Après le jeu Je Veux Signer Chez AZ dont nous vous parlions la semaine dernière, et qui a pour but d’animer le casting mené par le label d’Universal tout en développant son image de marque, c’est sur un plan beaucoup plus fédérateur et orienté gaming que se place Bopler. En choisissant de lancer dans un premier temps quatre jeux inspirés des classiques du genre, MXP4 entend séduire les gamers addict comme les moins chevronnés, à qui les formats parleront sans difficulté. Ainsi Space It, Match It, Snake It et Pump (jeu crée par MXP4 et popularisé notamment via une application brandée David Guetta) s’inspirent ouvertement de Space Invaders, Tetris, ou encore Snake, avec un avantage de taille cependant. L’évolution du jeu réagit en effet à la la structure musicale du titre choisi pour jouer (tempo, rythme, voix etc.). Car le centre de ces jeux sociaux est bien la musique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En choisissant en premier lieu un titre parmi ceux proposés, puis un jeu, le joueur cale son expérience ludique sur la musique, et non l’inverse. Quant au catalogue proposé, il est pour l’instant modeste mais devrait se développer très rapidement, les accords avec quatre publishers et deux majors étant finalisés (sans qu’on puisse en savoir davantage pour le moment). EMI est la première major à avoir officialisé la licence de son catalogue.

Albin Serviant, PDG d’MXP4, confirme que le volonté première de ses équipes lors de la création de la plateforme Bloper Games était véritablement “d’imbriquer le jeu et la musique“. Avec 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires, les jeux sur Facebook représentent sans conteste une manne qui, couplée à la musique devrait largement séduire. Selon le PDG, cette somme devrait quadrupler voire quintupler dans les trois ans.

“Le challenge, c’est de donner au jeu sa dimension sociale”.

Qui de la monétisation, et de la rémunération des artistes ? Les sommes engrangées par les jeux, via les Facebook credits, qui permettent aux gamers de jouer sur toute la durée d’un titre (contre 60 secondes en version gratuite), mais aussi d’obtenir des bonus supplémentaires au sein du jeu. Les ayant droit se partagent avec MXP4 70% des revenus générés par la vente de titres (et donc de jeux) complets, les 30% restants revenant à Facebook. Si pour l’instant l’intérêt des artistes n’est pas supérieur à celui d’une mise en vente sur iTunes, il pourrait s’avérer plus conséquent dans les mois à venir. On parle en effet de customisation des jeux avec des artistes via des pages dédiées, ouvrant vers de la vente directe (titres, albums, merchandising…), qui devrait intervenir dans un second temps une fois le décollage de la plateforme passé. Elle devrait apporter aux artistes un véritable plus en liant leur univers aux jeux développés en adéquation avec leur musique.

Il faut cependant garder en tête que 95% des joueurs sur les réseaux sociaux s’adonnent à ce passe-temps gratuitement. Le défi est donc de les engager dans une expérience allant au delà du simple hobby sur Facebook. Ainsi que le rappelle Albin Serviant, “la moyenne du temps passé sur l’application de remix de David Guetta était de 13 minutes“. Autrement dit, suffisamment pour amener le gamer à devenir consommateur, et recruteur de fans via les nombreux outils de challenge de ses amis.

Un défi que MXP4 semble en passe de pouvoir relever, en offrant à l’industrie de la musique une source de revenu potentiellement intéressante. Confirmation ou infirmation dans les mois à venir.

]]>
http://owni.fr/2011/04/19/mxp4-lance-la-plateforme-bopler-games-sur-facebook/feed/ 1
Pourquoi ProPublica se met à la publicité ? http://owni.fr/2011/01/06/pourquoi-propublica-se-met-il-a-la-publicite/ http://owni.fr/2011/01/06/pourquoi-propublica-se-met-il-a-la-publicite/#comments Thu, 06 Jan 2011 16:43:21 +0000 Megan Garber http://owni.fr/?p=41315 Allez jeter un œil au site de ProPublica, et vous noterez peut être qu’à coté des articles de blog, des boutons de dons, des projets spéciaux, et de tout ce qui fait la réputation de ce site de journalisme d’investigation, est apparu une nouvelle fonctionnalité : des bannières publicitaires. A partir d’aujourd’hui, le site internet va afficher des publicités afin de compléter les dons des différentes fondations partenaires ainsi que des lecteurs : ses deux principales sources de revenu.

“Nous avons attendu longtemps avant de le faire, ce n’était qu’une question de temps” m’a expliqué Richard Tofel au téléphone.

ProPublica n’est pas le seul à s’aventurer dans le domaine de la publicité caritative. Un certain nombre de site semblables dont California Watch, Texas Tribune, Voice of San Diego, et MinnPost affichent des messages sponsorisés de manière directe via des partenariats communautaires ou des souscriptions d’entreprises. Comme l’a expliqué Tofel dans un billet de blog expliquant et annonçant la démarche : “Nous le faisons dans l’objectif habituel : générer des recettes permettant d’alimenter nos activités, promouvoir ce que les personnes dans le milieu appellent la “durabilité”.”

Les revenus ainsi perçus ne seront certainement pas supérieurs à ce que rapportent les autres canaux de financement de ProPublica. Le site avait 1300 donateurs en 2010, en plus des 3,8 millions de dollars  accordés par la Fondation Sandler. Or la publicité web étant ce qu’elle est, les revenus publicitaires seront probablement une goutte d’eau par rapport aux donations. “Compte tenu de ce qui s’est passé ces cinq dernières années pour des prévisions raisonnables et comparables à notre audience (ndrl : plus de 1 million de pages vues mensuelles), il ne s’agira pas d’un montant très important”.

En somme, rien de comparable avec le Huffington Post, tant en termes de revenus que de contenu. Les annonces ProPublica seront délivrées via le réseau Public Media Interactive Network, un réseau de publicités web opéré par National Public Media lancé en 2008 pour vendre les espaces publicitaires vacants sur NPR.org et PBS.org. Mais ce réseau s’est récemment étendu aux sites d’information non-lucratifs (dont Texas Tribune et MinnPost feraient d’ailleurs partie selon ce communiqué de presse). Ce réseau vend des packs : les éditeurs peuvent ainsi sélectionner ou non des packs de publicités à afficher sur leur site. “Nous avons regardé la liste des annonceurs et pour le moment, aucun d’entre eux ne nous a semblé problématique.” précise Tofel. Pas de “Perdez 3 kilos en 1 semaine” ou autres monstruosités… Et puis surtout, comme le dit Tofel : “Il est de notre ressort d’accepter ou non un annonceur qui nous est proposé”. ProPublica a d’ailleurs publié une charte d’acceptabilité des publicités qui stipule :

Tout d’abord, ProPublica se réserve le droit d’accepter ou de rejeter n’importe quelle publicité ou parrainage qui nous est proposé.

ProPublica refusera toute publicité qui est réputée ou supposée trompeuse, frauduleuse, illégale, ou qui omettrait de se conformer au normes de décence, de gout ou de dignité. Ces conditions demeurant à la discrétion seule de ProPublica.

ProPublica, comme tout éditeur de journalisme de qualité, maintient une séparation claire entre les informations publiées et le contenu publicitaire. Les publicités qui tenteraient de brouiller cette distinction seront rejetées.

Voilà une approche qui permet à la fois de prendre le meilleur tout en évitant le pire. Tofel explique : “il s’agit de lâcher un peu de latitude sans risquer de tomber dans des situations inconfortables – ou pire, qui nuiraient à la confiance des lecteurs”

Cette relation avec les lecteurs – qui en définitive, considère l’audience de ProPublica non pas comme un collectif anonyme mais comme des individus dans le meilleur des sens : des amplificateurs de messages – restera constante chez ProPublica y compris avec cette stratégie publicitaire. Comme nous le verrons, promet Tofel, les partenariats existants avec d’autres médias (48 rien que la dernière année – ce qui est rare dans le milieu) continueront d’envoyer du trafic vers d’autres sites, partenaires ou autres.

Même si l’intégration de bannières publicitaires implique un intérêt à conserver et faire grossir le trafic vers ProPublica, Tofel rappelle : “nous ne sommes pas là pour faire de l’argent, nous sommes ici pour provoquer du changement, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Mais nous avons besoin d’argent pour maintenir le navire à flots, ceci non seulement pour aujourd’hui et demain, mais aussi et surtout pour un futur plus lointain.”

– — –

Article initialement publié sur Nieman journalism Lab

>> photos flickr CC Propublica ; mammal ; Trey Ratcliff

Traduction : Stanislas Jourdan

]]>
http://owni.fr/2011/01/06/pourquoi-propublica-se-met-il-a-la-publicite/feed/ 1
Pascal Nègre : “On a une image d’hommes préhistoriques” http://owni.fr/2010/12/04/pascal-negre-on-a-une-image-dhommes-prehistoriques/ http://owni.fr/2010/12/04/pascal-negre-on-a-une-image-dhommes-prehistoriques/#comments Sat, 04 Dec 2010 00:25:46 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=37957 Lorsque Pascal Nègre sort un livre (Sans Contrefaçon, titre gracieusement accordé par son amie Mylène Farmer) qui revient sur sa carrière, de ses débuts sur une petite radio de la région parisienne à son ascension au poste de P-DG de la première major de France, l’occasion est trop belle. OWNImusic en a donc profité pour le rencontrer et l’interroger sur les questions qui animent voire secouent l’industrie dont il est une des incarnations emblématiques.

L’homme, affable, est relativement facile d’accès et accueillant. Du haut de son bureau du Vème arrondissement, nous abordons des sujets qui font polémique et parfois même fâchent. Si l’échange est parfois animé, M. Nègre nous assure qu’il n’est “jamais en colère, mais convaincu”.

Le parti pris de notre interview était moins de parler du livre et de l’auteur (sur lesquels vous pourrez trouver de nombreuses critiques plus ou moins élogieuses) que d’entendre les positions de l’un des hommes les plus puissants de l’industrie musicale en France. Une industrie qui, comme chacun sait, subit des mutations fondamentales.

Nous avons délibérément choisi de vous donner accès à l’intégralité de notre entretien [PDF], qui a duré près d’une heure quinze au lieu de la demi-heure initialement prévue. Preuve que même si nos avis divergent (et ce fut souvent le cas au cours de cet entretien), rien n’empêche d’échanger avec un chef d’entreprise souvent décrié.

Pascal Nègre, un homme affable

Nous rencontrons Pascal Nègre au cours d’une semaine qui s’annonce historique pour les charts anglais. L’ancien boysband Take That, reformé et revenu à son succès d’antan, a sorti son nouvel album quelques jours plus tôt et est en passe de battre les records de ventes pour une première semaine. Il s’en est finalement vendu 520 000 en sept jours, soit la meilleure première semaine depuis Be Here Now d’Oasis en 1997… un jackpot pour Universal, la maison de disques du quintette britannique. C’est un beau prétexte pour interroger leur patron sur cette différence notable entre anglais et français: pourquoi ceux-ci achètent-ils toujours autant de disques ? 

Les anglais ont une relation totalement différente à la musique. Posséder de la musique est quelque chose de culturellement fondamental.

“Alors évidemment après il y a des débats mais pourquoi ? Ça n’est en tout les cas pas parce qu’on a loupé quelque chose puisque c’était le cas dans les années 60, dans les années 70 et ainsi de suite. J’ai souvent abordé le sujet en demandant pourquoi. Certaines personnes ont une analyse assez originale qui consiste à dire que le 45 tours était un support surpopulaire en Angleterre dans les années 60, tandis qu’en France c’était un support acheté par les classes moyennes. Alors j’en rajoute un peu et je n’aime pas ces termes, mais la musique, c’était vraiment un truc de prolo en Angleterre. En France, ceux qui achetaient un 45 tours étaient dans la classe moyenne.

L’autre argument étrange consiste à dire qu’en France, nous avons toujours eu besoin pour développer des carrières d’artistes, d’avoir des textes alors qu’en Angleterre un ‘love me yeah yeah yeah’ on s’en fout complètement pourvu que ça bouge. La mélodie est plus importante.”

Certes, mais on peut s’interroger sur le virage du numérique, largement pris par nos voisins d’outre-Manche (et d’ailleurs), mais plus poussif chez nous. Monsieur Nègre ferait-il preuve de mauvaise foi lorsqu’il évoque “la taille du gâteau” pour expliquer les différences de chiffres entre les deux marchés ? Certainement. On ne saurait trouver satisfaisant le fait de vendre 7000 ou 8000 titres quand on est en pôle position des classements quand dans d’autres pays aux marchés comparables au notre le numéro 1 des charts réalise 100 000 ventes hebdomadaires.

Logique donc d’évoquer un thème que nous avons déjà largement abordé sur OWNImusic : l’éducation musicale. On pourrait imaginer que les patrons de majors prennent conscience qu’avec un système d’éducation musicale plus efficace, ils pourraient profiter d’un public plus cultivé, demandeur de musique et bénéficier ainsi d’un vivier d’artistes plus compétents. Pascal Nègre développe son analyse de l’environnement culturel dans lequel il évolue:

“Là, c’est un long combat et pourquoi [...] ? Eh bien parce qu’en France, le culturel, (ça veut dire le respectable) c’est évidemment la plupart du temps le livre. Et la France est un pays d’écrivains. Ensuite, c’est le film. Parce qu’historiquement la France, à juste titre d’ailleurs, depuis le Front Populaire, a mis en place des systèmes d’aide au cinéma pour que le cinéma français existe. Dans la musique, le culturel, c’est la musique classique. Je me rappelle de mes cours en cinquième ou sixième où on nous faisait écouter les grands œuvres classiques, ce qui est très bien d’ailleurs. Mais voilà, en Angleterre, les Beatles font partie du patrimoine, c’est aussi important que pour nous Victor Hugo. Mais alors là mon pauvre, pour changer les mentalités, y’a du boulot.”

L’analyse étant plutôt pertinente, nous osons interroger notre interlocuteur sur la possibilité pour les industriels de la musique de participer à l’amélioration du système de l’éducation musicale en France (voir notre entretien avec Didier Lockwood). “Alors on peut dire avec notre petit niveau ‘faites des efforts’…mais alors là… [...] J’explique dans mon livre que notre poids économique est faible [...]”.


Pascal Nègre est PDG de maison de disque et non conseiller du ministre de l’Éducation Nationale, il est bien plus loquace sur les thématiques orientées business. Nous abordons alors les sujets qui nous animent chez OWNImusic, parmi lesquelles le marketing et la monétisation à l’heure d’Internet. En commençant par le concept du “pay what you want” (ou prix libre), le chef d’entreprise se réveille : “ça ne fait pas rêver”, nous dit-il lorsque l’on prend l’exemple, pourtant positif, du groupe anglais Radiohead.

Moi je pense que la “vraie” révolution de la distribution numérique c’est l’abonnement.

“Donc à partir de ce moment là, le Pay What You Want n’a même plus de sens parce qu’en fait c’est, “paie un accès à tout ce que tu veux”. Ce n’est plus “tu paies pour telle création”, mais “tu paies pour avoir accès à toutes les créations et tu prends ce que tu veux”. Ça c’est le premier point, et le deuxième point qui est intéressant pour moi avec l’abonnement et en particulier avec tout ce qu’est en train de développer Spotify, c’est l’échange des playlists et donc c’est le partage, qui était la deuxième idée. La musique, c’est l’écouter et la partager.”

Alors que le peer-to-peer remet en question la notion de partage depuis une dizaine d’années, que signifie “partager” selon Pascal Nègre ? Il est assez clair que cela n’a rien à voir avec une idée d’échange à l’infini entre internautes consentants:

“Quand on partage, c’est volontaire. Je vais partager mon dîner avec vous et j’en suis ravi. Si vous déboulez chez moi et vous vous asseyez à ma table alors que je ne vous ai pas invité alors là, ça ne s’appelle pas du partage. [...] Ensuite [...], et c’est sûrement mon côté égoïste, mais je partage avec les gens que je connais. Donc [...] avec le Peer to Peer vous ne partagez pas.”

On est donc tenté de nuancer ce concept de partage et de le reconsidérer au côté de la notion plus appropriée de recommandation. Ce que M. Nègre lie à ce qui constitue pour lui l’avenir de la musique enregistrée : l’abonnement aux services de streaming. “(…) Moi, ce que j’aime, parce que dans les propositions d’abonnements (n’oubliez pas que ce marché digital il est tout jeune, il est tout petit) c’est que c’est prévu. C’est à dire que vous pouvez vraiment partager. Vous échangez des playlists et là, pour moi, il y a une notion de partage.”

On en vient enfin à saisir la vision de l’homme d’affaires sur le futur de son secteur. Comme si la bataille de la vente de musique en tant que produit d’appel était presque perdue, il nous explique:

[mon] métier aujourd’hui, c’est de vendre des disques et des téléchargements. Demain, ce sera que ce soit écouté.

La nuance n’est pas insignifiante, puisqu’elle induit la nécessité d’une réelle réflexion stratégique dont on peut douter que les majors aient pris la mesure.

“on a une image d’hommes préhistoriques, alors qu’on est à l’inverse des pionniers, c’est à dire qu’on est les premiers à avoir essuyé les plâtres, qu’on est en train de travailler, de trouver les modèles, à la fois de ‘comment je vais vendre, comment je vais diffuser et monétiser’, parce qu’on a besoin de ça, et parallèlement à ça, on est d’une modernité absolue dans la manière dont on travaille aujourd’hui, le community management… Pour vous dire, ça fait un certain nombre d’années que ça existe chez nous, comment on travaille, comment on crée des blogs, comment on fait monter la sauce…”

Pas franchement convaincus malgré la verve certaine de notre hôte de la matinée, nous continuons à croire que les majors tâtonnent encore dans leur appréhension du digital, plus de dix ans après l’apparition de Napster et consorts. Si les initiatives valorisant les contenus (telle la web TV “OFF”, lancée par Universal cette année, qui propose du contenu exclusif de ses artistes) commencent à apparaître, elles restent des initiatives isolées et bien tardives. La justification de ce retard, si elle peut sembler sincère s’avère quelque peu maladroite :

Créer des contenus, c’est facile, mais si à un moment je crée des contenus et que ça me coûte une fortune… [...] Effectivement, Off c’est peut être pas très original mais j’ai l’impression qu’on est les premiers à faire ça…

Si nos avis respectifs divergent quant aux nouveaux usages, nous restons persuadés que la notion de monétisation, et par là-même la rémunération des artistes et le maintien d’une réelle économie autour des contenus culturels, est le nerf de la guerre dans ce débat.

Sur le chapitre primordial de la monétisation des contenus et de la rémunération des ayant-droits, M. Nègre s’inscrit en farouche opposant à la licence globale. “Il y a deux raisons. D’abord, en tant que citoyen, je ne vois pas pourquoi on me taxerait alors que je n’écoute pas de musique [...]”

“Deuxième raison : ca favorise qui ? Les gros. Alors vous allez me dire, ‘vous êtes complètement crétin, vous êtes la plus grosse maison de disque avec les plus gros artistes, vous pourriez en profiter’. Oui, mais non. Parce qu’on est le premier producteur de musique classique dans le monde, premier producteur de jazz dans le monde, on est le plus gros producteur de nouveaux artistes dans le monde. On est la maison de disque, en France et à l’international qui signe le plus de nouveaux artistes.” Ici, M. Nègre fait allusion au système de répartition des revenus liés à l’exploitation de la musique, qui, dans le cadre d’une licence globale, s’effectuerait par le biais de sondages effectués auprès des internautes. Nous ne pouvons nous empêcher de constater que la répartition actuelle des droits perçus auprès des radios et autres usages publics sont approximatifs et dépendent largement de la bonne foi des déclarants.

Allez, accordons tout de même au patron l’intention “louable” de maintenir un certain niveau de diversité au sein de sa major. Croyez-le ou pas, Universal ce n’est pas que les vaches à lait de type Black Eyed Peas ou Mylène Farmer :

Chez nous et il y a pleins de disques qu’on vend à trois-cents exemplaires et j’en suis très fier parce que ça fait partie de mon travail éditorial, c’est à dire de position par rapport à la création, à la culture… et la culture c’est la diversité.

On entend souvent que les revenus générés par le live constituent une planche de salut pour les artistes. Pourraient-ils alors envisager de délaisser les enregistrements studio, et, cassant le modèle traditionnel, se contenter de tourner sans fin pour aller chercher l’argent là où les consommateurs veulent bien encore le mettre, sans possibilité de piratage ?

Évidemment nous nous devions d’évoquer l’HADOPI, qui même si elle n’est pas le fait des seules majors, ne pouvait être ignorée dans cet entretien. La loi, dont on ne peut objectivement pas mesurer les résultats pour le moment, et au moment où les plateformes légales développées en parallèle commencent à faire leurs preuves, constitue l’un des sujets que Pascal Nègre a incarné en raison de sa position tant professionnelle que médiatique. M. Nègre commence par une mise au point sur la genèse de la loi :

“Excusez-moi mais HADOPI, ce ne sont pas les majors. Ce sont des députés, des sénateurs qui ont mis deux ans pour la voter. Parce qu’entre les accords de l’Elysée, c’est logique, il n’y a pas que la musique, il y a le film, le cinéma, la télé et excusez moi mais les fournisseurs d’accès aussi sont comptés dans cette liste. Donc voilà, premier point. Deuxième point, l’HADOPI, c’était l’idée que l’Etat officiellement dise ‘attention, pirater, ce n’est pas légal.’ C’est un point qui est important et visiblement, il y a des gens qui l’ont entendu. Il s’agit, à un moment, de dire ’si vous voulez que la création existe, il faut qu’elle soit financée et à un moment, aller pirater, c’est pas terrible’.”


Ainsi que nous nous y attendions, il nous prône la dimension pédagogique de la loi. Celle-ci s’attaquant avant tout aux réseaux de peer-to-peer, des moyens de piratage déjà obsolètes, détournés voire supprimés (dans le cas de Limewire par exemple), la légitimité d’engager de telles dépenses aux frais du contribuable est-elle vraiment justifiée ?

“Dix millions, vous trouvez ça beaucoup pour sauver une industrie dans laquelle 75 000 français travaillent ? (…) [Il y a] cinq millions de personnes qui travaillent dans le milieu culturel en Europe. Cinq millions de personnes qui sont liées à la création de contenus, c’est gigantesque. Et se poser la question de la piraterie c’est aberrant ? Non, ce n’est pas aberrant. (…) Moi je vois de la pub en permanence sur l’artisanat donc voilà, ça ne me choque pas de voir de la pub sur “attention, la création a un sens, elle a une valeur”.

Cette somme n’aurait-elle pas pu être investie dans l’innovation technologique, servir à développer des services légaux appropriés, qui dès qu’ils sont suffisamment qualitatifs et adaptés aux usages, détournent automatiquement les éventuels “pirates” des téléchargements illégaux ? La réponse fuse :“Je veux bien que l’État finance de l’innovation technologique et je trouve ça très bien. Mon angoisse, c’est que malheureusement, l’innovation technologique ne vient pas de chez nous.” (…) Quand vous voyez que vous êtes sur Deezer, sur FNAC.com et Itunes.com en France, et qu’il y en a un qui n’a pas le même taux de TVA que l’autre…” L’innovation technologique n’est en effet pas taxée aux États-Unis comme elle l’est en Europe.

Nous avons rapporté ici les points fondamentaux de notre long entretien avec Pascal Nègre. Nous vous invitons à en lire la retranscription complète [PDF].

Interview réalisée et éditée par Lara Beswick et Loïc Dumoulin-Richet.

Illustrations CC FlickR par Jonathan_W, Beverly & Pack,Steve.M~, ottonassar

]]>
http://owni.fr/2010/12/04/pascal-negre-on-a-une-image-dhommes-prehistoriques/feed/ 16
Wordpress: le nouveau Gutenberg http://owni.fr/2010/12/02/wordpress-le-nouveau-gutenberg/ http://owni.fr/2010/12/02/wordpress-le-nouveau-gutenberg/#comments Thu, 02 Dec 2010 10:59:30 +0000 Marion Maneker (TBM) http://owni.fr/?p=20969 Il y a un an, Justin Halpern était un scénariste au chômage qui avait dû retourner vivre chez ses parents, à San Diego. Aujourd’hui, il a 1,4 millions de followers sur Twitter, son livre est en tête du classement des best-sellers du New York Times et il  scénarise une série sur CBS avec William Shatner. Tout ce qu’il a eu besoin de faire, c’est de publier sur Twitter des citations de son père sous le compte Shit My Dad Says.

Wordpress, équivalent de l’imprimerie de Gutenberg

Coucou, c'est moi qui ai inventé WordPress.

La technologie et les médias sociaux sont en train de redéfinir la feuille de route vers le succès éditorial. Et pour chaque Justin Halpern, il y a 10 000 auteurs professionnels qui se demandent comment transformer les blogs, microblogs et fils Twitter en empires médiatiques. Et ce particulièrement en ce moment, alors que les magazines, les journaux et les groupes de médias faiblissent à une vitesse inquiétante. Les blogs, bien sûr, sont le premier refuge pour les auteurs professionnels échappant aux médias traditionnels agonisants et pour les hordes de wanna-be écrivains à la recherche de leur propre voix. Pour tout ceux-là, WordPress.com est devenu l’équivalent au XXIème siècle de l’imprimerie de Gutenberg.

En tant que première plateforme de blogging, WordPress est un outil essentiel dans la transformation des médias. WordPress.com héberge 11 millions de blogs diffusant les enthousiasmes, les opinions et les idées de ses auteurs vers ses 256 millions de visiteurs uniques mensuels. A l’inverse des géants comme Facebook ou Twitter, WordPress n’est pas évalué à plusieurs milliards de dollars par un gang entier d’investisseurs en capital risque. C’est parce que WordPress est en open-source, ce qui signifie que n’importe qui de compétent peut créer le sien. La seule contrainte est de ne pas l’appeler WordPress.

Hello World! Welcome to Automattic

Ça ne veut pas dire que les créateurs de WordPress sont altruistes. Ils gagnent aussi de l’argent. Matt Mullenweg, le jeune homme de 26 ans qui a créé WordPress il y a sept ans après un an chez Cnet, a fondé en 2005 une entreprise, Automattic,en pour vendre des services autour de WordPress. En tant que PDG, Mullenweg a engagé Toni Schneider, un ex-cadre de Yahoo! qui développait le réseau des développeurs du site et était l’ancien PDG de Oddpost, un service de mail payant racheté par Yahoo! pour 30 millions de dollars en 2004. Ensemble, ils ont levé 31millions de dollars auprès d’investisseurs, parmi lesquels le New York Times.

Entreprise rentable, Automattic tourne avec une petite équipe de 60 personnes, pour la plupart des développeurs qui travaillent depuis différents endroits, sur trois continents et sans bureaux communs (vous pouvez voir les noms et leurs localisations ici (anglais). L’entreprise est une entité furtive. Les employés d’Automattic coordonnent leur travail via un chat IRC et se rassemblent régulièrement dans différentes villes du monde entier. Cela pousse Mullenweg sur la route plus de la moitié de l’année, campant dans des chambres d’hôtel avec ses collègues pour travailler en cercle, les ordinateurs portables ouverts.

Cela peut sembler être un modus operandi étrange pour une structure qui supporte l’un des sites d’information les plus fréquentés et les plus exigeants. Mais vous n’avez pas besoin d’être bohème pour apprécier le pouvoir du blogging. CNN, BBC, Time, Fortune, the NFL, CBS Radio, ROsetta Stone, TechCrunch, LinkedIn, Discovery, the SEC et GigaOm le pensent. Ils hébergent tous leurs blogs sur Wordpress.com. Beaucoup d’autres entreprises utilisent également le code en open-source pour faire tourner leurs propres sites hébergés sur leurs propres serveurs.

Une structure flexible et open-source

Dans tous les cas, une partie de l’attrait de l’entreprise pour les grands médias réside dans la mise à disposition pour les grandes structures d’une agilité à petite échelle. “Une chose que nous observons avec nos clients VIP”, nous dit Schneider, “c’est que les grandes organisations regardent ces services au consommateur et disent: on veut ça. On s’en fiche que cela vienne du côté du consommateur”. Ce qu’ils veulent, c’est la capacité de travailler avec le SEO, les applications mobiles et le contenu multimédia inclus dans WordPress.

Schneider croit que l’avantage de WordPress va se multiplier alors que le web s’oriente de plus en plus vers les applications mobiles. “Il y a de plus en plus de gens qui gèrent leurs blogs depuis des appareils mobiles”, explique Schneider. Et les organisations d’info mainstream suivent la tendance aussi, avec de plus en plus d’auteurs rassemblant des informations et les diffusant via des smartphones.

C’est là que WordPress semble attaquer les choses en profondeur. “Si les gens consomment votre contenu à différents endroits”, remarque Schneider, “vous n’avez pas à faire tout le boulot. Si quelqu’un visite votre blog depuis un navigateur Internet, une tablette ou un appareil mobile, nous pouvons nous assurer que votre contenu soit présenté le mieux possible sans que vous deviez revenir en arrière et le modifier. C’est en fait dans notre intérêt qu’il y ait autant d’appareils différents que possible, parce que nous pouvons nous adapter à tous. C’est quelque chose dont nous pouvons nous occuper sous le capot”.

Les projets open-source ne sont pas vraiment des démocraties… ce sont plutôt des méritocraties

Tout est sous le capot parce que Mullenweg gère l’aspect développement comme une bataille en open-source de mots et d’égos.

Il est à la tête d’un consortium de développeurs qui essaient de se surpasser les uns les autres en apportant la meilleure réponse  possible à la multitude des besoins des blogueurs. “Les projets open-source ne sont pas vraiment des démocraties…”, explique Mullenweg qui va passer les prochaines semaines à travailler à Montréal pour pouvoir trainer au festival Jazzfest. “…Ce sont plutôt des méritocraties. Du coup, les gens qui sont les plus passionnés à propos de quelque chose ou le plus capables de faire le boulot tendent à émerger et développent une autorité contextuelle”.

Avec la flexibilité liée au développement open-source, Automattic est libre de fonctionner sous une forme d’organisation différente – quelque chose qui semble un peu trop décontracté et humble pour une entreprise de la Silicon Valley. “Souvent, les gens finissent par nous considérer comme leur hébergeur”, dit Toni Schneider, expliquant la manière dont Automattic fonctionne avec certains de ses gros clients. “Mais parce que c’est open-source, ils peuvent traiter tout cela en interne à n’importe quel moment. Du coup, on dit: si vous voulez être hébergés par nous, vous nous payez. Si vous voulez juste utiliser le logiciel, vous êtes tout seul”.

Alors que la plupart des entreprises s’inquiéteraient de perdre des clients, Schneider est bien plus heureux de garder son équipe petite et rentable: “Nous avons été capable de développer notre business sans avoir à embaucher massivement en amont”. En effet,  les revenus d’Automattic viennent des mises-à-jour, des publicités vendues contre 10% des 256 millions de visiteurs, des services aux entreprises comme l’établissement de partenariats et des services annexes comme des logiciels anti-spam. Les mises-à-jour comptent pour environ 40% du revenu, et les publicités et les services aux entreprises se partagent à parts égales les 60 % restants.

Wordpress transforme les aspirations des auteurs

Mais cela ne veut pas dire que Mullenweg voit ses clients d’entreprises comme ses principaux clients. “Nous voyons vraiment l’auteur et l’écrivain comme notre principal utilisateur”, dit Mullenweg avec le ton d’un idéaliste de 26 ans. “Si nous pouvons créer quelque chose que les gens adorent utiliser pour écrire et composer, vous savez, c’est un acte sacré”.

Fondamentalement, WordPress transforme les aspirations des auteurs. Mullenweg méprise plus ou moins l’idée qu’être auteur est un vrai métier. Pour lui, c’est une vocation. “Tout ça nous ramène à ce qui motive les gens à bloguer. C’est la reconnaissance, l’audience et la joie d’écrire, plus que de la pure monétisation”.

Le fait que tenir un blog soit plus motivé par la passion que par le profit est bien pratique. Car Automattic et tous ses petits génies de l’open-source n’ont pas trouver de modèle économique pour l’industrie du blogging. “Les opportunités de monétisation du blog sont relativement ternes en ce moment” explique Mullenweg. “Vous avez Google AdSense, ou vous pouvez conclure un accord avec Federated Media, si vous êtes vraiment populaire. Si vous voulez faire de l’argent sur AdSense, vous devriez écrire à propos de prêts hypothécaires, du viagra ou de mésothéliome. (anglais) Cela crée une mauvaise forme de motivation.”

Les gens sont récompensés pour leurs blogs, pas forcément sur leurs blogs

Il est petit, il a tout compris

Les blogs, cependant, ne sont constitués de rien d’autre que de passion. Une minorité microscopique, surtout dans le domain

edes technologies, a été capable de transformer ses blogs en de véritables business publicitaires. Mais la plupart des blogueurs se font payer d’une autre façon. “Les gens sont récompensés pour leurs blogs,” dit Mullenweg “pas forcément sur leurs blogs. Les gens commencent à donner des conférences. Ou à trouver du boulot. On voit des éditeurs utiliser le trafic d’un blog comme indicateur d’audience. Ou alors ils ont la satisfaction d’engager la conversation avec un lectorat, ce qui n’est à mon avis pas anodin”.

Vous n’êtes peut-être pas capable de gagner directement de l’argent grâce à votre blog, mais cette pratique peut vous ouvrir des opportunités dans votre domaine. Le micro-blogueur Justin Halpern en est le meilleur exemple. Mullenweg et son équipe de développeurs en sont un autre. WordPress n’essaye pas de faire du profit, mais Automattic, qui aide les entreprises à utiliser tout le potentiel de Wordpress, en fait.

“Si nous pouvons démocratiser la publication,” dit Mullenweg avec son idéalisme affiché, “si nous pouvons faciliter au maximum ces mécanismes de communication et les rendre omniprésents, le monde devient meilleur, et c’est très motivant pour tout le monde”. C’est peut-être le cas si vous pensez que des choses comme “Shit My Dad Says” rendent réellement le monde meilleur.

Et vous avez ici toute l’énigme de l’innovation de Mullenweg. Il a apporté des outils de publication professionnels à des amateurs, mais seulement un sur un million sera capable de faire de l’écriture sa profession.

Billet originellement publié par Marion Maneker sur Goodnight Gutenberg, un blog de The Big Money.

Crédits Photo CC Flickr : Thomas Hawk, Peregrino Will Reign, danpeerflix

Traduction : Martin Untersinger et Guillaume Ledit.

]]>
http://owni.fr/2010/12/02/wordpress-le-nouveau-gutenberg/feed/ 5
Marques et artistes, une idylle partie pour durer [2/2] http://owni.fr/2010/11/05/marques-et-artistes-une-idylle-partie-pour-durer-22/ http://owni.fr/2010/11/05/marques-et-artistes-une-idylle-partie-pour-durer-22/#comments Fri, 05 Nov 2010 11:15:22 +0000 Aurélien Sooukian http://owni.fr/?p=27732 Cette article fait suite au billet “Marques et artistes, une idylle partie pour durer” [1/2] publié hier, écrit par Aurélien Sooukian.

La scène, souvent perçue comme étant la roue de secours d’une industrie sinistrée par la baisse des ventes de CD, est elle aussi investie par les marques. Ce branding à 360° profitant de l’artiste et toute création qui l’entoure, du tee shirt au spectacle, de la partition au porte clé ne fait pas l’unanimité même si certains l’ont totalement intégré.

Des salles de concerts…

Mais à mesure que les ventes de disques s’écroulent, le premier lieu d’investissement musical est plus que jamais le live. Des méga-marques organisent donc des méga-événements pour conserver leur leadership. Le N°1 des ventes de musique en ligne Apple, organise tous les ans à Londres, capitale du rock, the « iTunes Festival » : 31 nuitées de folie avec plus de 60 artistes. Y sont associés événements physiques et nouvelles technologies, soutenus par une solide stratégie 360 : « Can’t be there ? You can enjoy the best of the Festival from wherever you are on TV, online and on iPhone, iPad or iPod touch and twitter ». En France aussi, les sponsors foisonnent : Le 21 juin dernier, TV5 Monde, Radio France, France Télévisions, et même le Crédit Mutuel se font l’écho de la fête de toutes les musiques en tant que sponsors officiels.

Là aussi, c’est du win/win : les sponsors apportent aide technique et artistique à certains jeunes participants, le programme des manifestations est largement diffusé, les personnes et structures qui peuvent s’associer et s’enrichir mutuellement sont mises en contact…Les logos se font leur place sur les programmes, dans la presse, et les retombées en terme d’image pour ces enseignes n’ont pas de prix.

… aux scènes virtuelles

A l’heure où les PMU résilient leurs baux commerciaux les uns après les autres, le point de rencontre s’hyper-virtualise. Le rendez-vous est bel et bien devenu l’histoire d’un clic.

Paradoxe : Facebook et autres Twitter, symboles mêmes des communautés virtuelles, incitent maintenant aux rencontres vivantes : fêtes annoncées sur des groupes publics, apéros géants, soirées à thème. Par ce biais, les organisateurs de la « Desigual Kiss Kiss party», où By Music s’est rendu en juillet dernier, provoquent du contact humain.

Les guest groups (Pony Pony Run Run en première partie, suivis d’un set de Nicolas Ullman), en vedette sur tous les flyers, ont trouvé un levier plus efficace que Myspace pour faire parler d’eux.

Afin de célébrer l’ouverture de son nouveau magasin à Opéra, et surtout d’y densifier les visites, l’audacieuse marque espagnole mise sur le cadeau « laissez-passer » : un nombre limité de T-shirts aux couleurs de la nuit du baiser attendent les clients dans la boutique, leur permettant ensuite d’accéder au concert, comme un VIP.

La population de fans est peut-être un peu jeune et surexcitée, mais bien décidée à faire la pub de la boutique aux vêtements asymétriques.

Dans le même registre, le rappeur Common s’était lui aussi produit lors des Block Parties organisées pour le parfum Only The Brave by Diesel.

Alors, artistes : ambition ou corruption ?

On a longtemps dit que l’art ne s’achète pas. Pourtant les artistes aujourd’hui, dans leur course à la célébrité, ont à leur disposition un arsenal complet d’outils pour se vendre. Ils peuvent plus aisément que jamais choisir leur degré d’indépendance et « s’auto-marketer» pour se démarquer.

A tel point que l’on se demande si le quotidien de certains d’entre eux est toujours la musique. Ces dernières années, l’endorsement (association avec l’artiste, comme H&M et Madonna par exemple) a explosé.

Des figures parfois moins connues du grand public que La Madonne mais toutes aussi respectées dans leur milieu deviennent vite des hommes d’affaires. Dès 1992, le hip-hoppeur Russel Simmons et fondateur du label Def Jam lançait déjà sa ligne Phat Farm aux notes élégantes et sportives. Aujourd’hui encore, les collections s’arrachent de ses vitrines en plein centre de Soho.

Plus récemment, Pharell Williams ne tarde pas à s’en inspirer et va plus loin dans le haut de gamme en faisant appel à Louis Vuitton pour signer une collection de joaillerie de luxe. En 2005, Kanye West tente à son tour de s’affirmer en tant que styliste sans y parvenir.

C’est encore Louis Vuitton qui acceptera de le servir en cosignant avec lui des sneakers qui connaîtront un beau succès. Depuis Missy Elliot en égérie d’Adidas, ou Justice pour la gigantesque basket Nike, on n’arrête plus les bénéfices à double sens. Dans les couloirs de métro cette année qui n’a pas vu Bob Sinclar offrir son image aux casques Sennheiser ?

Alors, les artistes vendent-ils leur âme au diable ? Certains grands noms comme Erykah Badu, musicienne accomplie à l’âme militante, l’affirment et s’élèvent au contraire contre les diktats de la consommation : la chanteuse se dévêt entièrement dans son clip Window Seat, ôtant une par une chaque couche que voudrait lui faire endosser la société. A-t-elle oublié qu’elle donnait pourtant en 2008 dans un genre purement commercial, quand elle se parfumait au White Patchouli pour une publicité Tom Ford ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Elle nous offre en tous cas la meilleure des conclusions : parce que les artistes sont devenus des marques et les marques des agrégateurs de contenus, leurs destins sont plus que jamais intimement liés.

Cet article a été initialement publié sur admirabledesign.com

Crédit photos flickr CC: Samantha Decker; Fotocheska; lovecat

]]>
http://owni.fr/2010/11/05/marques-et-artistes-une-idylle-partie-pour-durer-22/feed/ 3
Marques et artistes, une idylle partie pour durer ? [1/2] http://owni.fr/2010/11/04/marques-et-artistes-une-idylle-partie-pour-durer-p1/ http://owni.fr/2010/11/04/marques-et-artistes-une-idylle-partie-pour-durer-p1/#comments Thu, 04 Nov 2010 14:08:11 +0000 Aurélien Sooukian http://owni.fr/?p=27723 Aurélien Sooukian est le cofondateur et le directeur de By Music, une société de conseil et de création musicale à destination des professionnels de la communication et des médias.

Les relations entre artistes et marques existent depuis longtemps. Cependant, ces opérations de branding se sont massivement développées ces dernières années, devenant un source prépondérante de revenu pour certains artistes. Et un objectif à atteindre pour beaucoup d’autres…

D’un côté, les annonceurs…

L’abondance des messages publicitaires adressés au consommateur, la volatilité croissante des clients ou encore l’essor d’Internet – support de milliards de contenus à haute valeur ajoutée – sont autant de phénomènes pouvant entraver la visibilité des marques.

Qui, aujourd’hui, ne juge pas les ondes saturées ? Le paysage audiovisuel surencombré ?

De l’autre côté, les artistes et l’industrie du disque : démocratisation des outils de production audio, accessibilité offerte par Internet pour faire découvrir son talent (ou pas) au monde entier, fin du disque comme relais de développement unique… les créateurs de musique profitent de la révolution numérique mais doivent parallèlement redoubler d’efforts pour espérer trouver leurs publics et se constituer une fanbase rentable.

Et si dans cette nouvelle configuration les deux univers s’associaient pour créer du contenu ? Si le pouvoir médiatique et la puissance financière des premières servaient l’éclosion des seconds ? A moins que ce ne soit la notoriété d’artistes confirmés qui permettent à des campagnes de communication de décoller en quelques jours ?

Des synergies à haute valeur ajoutée

Les stratégies « traditionnelles » de développement tant pour les entreprises que pour les artistes et les labels ne suffisent plus. Le nouvel environnement de marché, sur fond de conjoncture difficile, oblige les deux parties à faire preuve d’une grande inventivité pour continuer à générer de l’attirance, de la préférence et donc du succès.

C’est ainsi que marier harmonieusement marque et musique dans des conditions originales est devenu l’un de leurs nouveaux enjeux. Qu’il s’agisse de lancer un produit ou rajeunir un coeur de cible, le nombre d’associations explosent car les synergies foisonnent.

Cette tendance a pris ces derniers mois de nombreuses formes dont la seule limite est l’imagination : multiplication des concerts et festivals organisés par les marques elles-mêmes (Paco Rabanne, Heineken…), synchronisation de titres « forts » en pub TV (Weezer/La Banque Postale, Jil is Lucky/Kenzo, Yael Naim/Apple…) jusqu’à la vente en avant-première de tickets de concerts aux clients d’une entreprise (Alicia Keys/Amex).

Les bons partenariats ont également cet avantage de faciliter le storytelling des deux côtés. On se souvient que la chanteuse Izia, au-delà de son réel talent, doit certainement une partie des récompenses obtenues aux dernières Victoires de la Musique à sa mise en avant dans la publicité Petit Bateau.

La marque de vêtement quant à elle, perçue au passage comme révélatrice de nouveaux talents, tire parti de la récente explosion médiatique de l’artiste. Une stratégie win/win dont le modèle va très probablement faire des émules dans un avenir proche.

Quand la musique est au coeur du “brand content”

Les marques comme les artistes ont donc besoin de créer un contenu singularisant et doivent désormais adopter une logique de storytelling pour se développer. Le sponsoring est une des options fréquemment choisie.

Parmi les précurseurs, Paco Rabanne poursuit le Black XS Live Show, et illustre son parfum féminin par un tour du monde musical en s’associant aux Français de la Blogothèque : ils réalisent des « concerts à emporter » (un concept à adopter), dans neuf pays du monde (Japon, Turquie, Espagne, Canada, Royaume-Uni, Argentine, Mexique, Chili et France) pour faire découvrir de nouveaux artistes venus de tous horizons. Faites donc un tour sur leur site et visionnez des vidéos insolites prises sur le vif, au coeur des grandes villes d’Europe et d’ailleurs !

Diesel U Music label, créé par le grand nom du jean, fait toujours le buzz une décennie après sa création, avec pour projet la promotion d’artistes non signés.

Myspace, bien qu’un peu chargé, vaut le détour. Plus collaboratifs encore, certains nous enrôlent dans des compétitions épicées. Pour se montrer, s’amuser, faire des rencontres ou décrocher le gros lot, le citadin prend les baguettes et orchestre la com’ de la marque brésilienne Havaïanas qui a lancé cet été une opération solaire à double enjeu : l’agence Enjoy ADS invite les volontaires à se rendre chaque jour dans un magasin de la marque et à y retirer un code pour se procurer en ligne des goodies exclusifs, et même une paire de tongs pour les plus assidus !

Mais le coeur de l’opération, annoncée sur tous les réseaux sociaux que nous fréquentons, se loge sur le site e-commerce de l’enseigne : les internautes doivent y mixer un clip à partir de sons tonguesques uniquement !

Même dans des secteurs moins funs comme l’assurance ou la banque, on use du co-branding dont les applications, à renfort de milliers d’euros, ne passent pas inaperçues.

Il y a ainsi désormais de la musique dans votre Carte Bleue : depuis 3 ans, le marketing se plie en quatre pour entrer dans une puce électronique et la Société Générale fait du bruit avec So Music, la carte de paiement Universal Music.

Elle permet (aux ados, en général) d’accéder à des offres promotionnelles sur le téléchargement légal de titres en ligne (www.somusic.fr), à 4 chaînes Web TV, à des cadeaux divers, et surtout à des offres de stages et d’emplois en lien avec la pratique musicale…Ici, chacun des deux acteurs tire parti de l’image de l’autre. Bon, 24 euros par an, le tarif est raisonnable et adapté à la cible, jeune. On regrette seulement que les playlists proposées ne soient pas suffisamment riches et diversifiées.

Retrouvez la deuxième partie de cet article

___

Cet article a été initialement publié sur admirabledesign.com

Crédit photo cc flickr : jordi.martorell, crises_crs

Document remis : photo sennheiser

]]>
http://owni.fr/2010/11/04/marques-et-artistes-une-idylle-partie-pour-durer-p1/feed/ 5
Le nouveau Twitter est un média http://owni.fr/2010/09/15/le-nouveau-twitter-est-un-media/ http://owni.fr/2010/09/15/le-nouveau-twitter-est-un-media/#comments Wed, 15 Sep 2010 11:00:29 +0000 Benoit Raphaël http://owni.fr/?p=28193 Présentée hier dans la nuit, la nouvelle version de Twitter est la plus grosse mise à jour réalisée par le service de micro-blogging depuis son lancement. Le nouveau site sera en ligne en France dans les prochaines semaines, mais si vous voulez vous faire une première impression téléchargez l’application iPad, disponible depuis la fin de l’été. L’esprit était déjà là: le nouveau Twitter est un média.

Un pas vers la monétisation

La motivation est évidente. Pour mieux monétiser son service, Twitter ne veut plus laisser aux tiers la mise en scène des données et des services. Petit à petit, la firme a repris le contrôle de l’ensemble des territoires digitaux en lançant son application mobile, puis iPad, constate Niall Harbison sur The Next Web. Et aujourd’hui, avec ce nouveau site.

L’objectif est bien d’apporter de la valeur sur la richesse produite par les core-users du service. De proposer une expérience plus accessible, plus passive aussi, surtout plus proche d’un média ou d’un Facebook, afin d’ouvrir le service au public non initié, mais aussi de mieux qualifier les contenus et l’activité de communauté, et de garder les utilisateurs plus longtemps.

Un pas vers les applications tierces

Tout d’abord, Twitter opère un vrai virage par rapport à sa politique d’hyperdistribution. A l’origine, Twitter est un service extrêmement simple, aride même, mais doté d’une API très ouverte. C’est grâce à elle que des éditeurs tiers, comme Seesmic ou Tweetdeck, ont la possibilité de construire des médias ou des services autour de Twitter. Cette possibilité est toujours ouverte, mais Twitter a désormais intégré le meilleur (enfin presque) de ce que ces applications tierces proposent à leurs utilisateurs. Ce qui en fait un vrai concurrent.

Même si c’est toujours à l’extérieur qu’il faudra aller chercher la créativité. Les éditeurs tiers vont devenir la division R&D de Twitter…

Un pas vers Facebook

Désormais, le nouveau Twitter permettra de lire, sur la colonne de droite (élargie pour l’occasion), les photos et les vidéos envoyées via TwitPic et YouTube (avec qui Twitter a passé un accord de partenariat). Ce qui permet de consulter Twitter comme un média et d’y rester plus longtemps.

Un pas vers les médias

Twitter est un média personnalisé, où vos amis vous aident à trier l’information qui vous intéresse. 25% des tweets sont des liens vers des contenus et participent donc de ce tri.

Si vous avez déjà lancé l’application iPad, vous avez sans doute remarqué que l’on peut la consulter sans se connecter. Elle se lit comme un média, avec ses rubriques et sa sélection de producteurs Twitter par univers. Avec la lecture des vidéos et des photos, ajoutée à une meilleure contextualisation des tweets (on pourra suivre plus facilement une conversation par exemple), Twitter s’ouvre au grand public.

Une façon d’intégrer la fameuse règle des 90/10/1 (90% sont passifs, 10% participent, 1% sont des contributeurs réguliers) des médias sociaux qui limite Twitter aux core-users de l’info. Le nouveau Twitter tente de mettre en valeur la production des 1%, d’améliorer “l’engagement” (la participation) des 10% et de renforcer l’expérience  des 90%.

Jusque là, tout la différence entre Twitter et Facebook était là: Twitter est plus élitiste, mais c’est un lieu d’influence, que l’on l’utilise comme une caisse de résonance. C’est aussi devenu, pour les journalistes et les blogueurs, une sorte de salle de rédaction en réseau. Twitter est devenu plus efficace qu’envoyer un communiqué de presse. Facebook, à l’inverse, c’est le grand public, la communication des masses, un lieu où l’on va chercher sa communauté, son lectorat.

C’est peut-être cette donne que Twitter a voulu inverser. Au risque de se diluer.

Billet initialement publié sur la Social Newsroom

Crédits photo: Flickr CC respres

]]>
http://owni.fr/2010/09/15/le-nouveau-twitter-est-un-media/feed/ 4
La musique comme simple produit d’appel? http://owni.fr/2010/08/30/la-musique-comme-simple-produit-dappel/ http://owni.fr/2010/08/30/la-musique-comme-simple-produit-dappel/#comments Mon, 30 Aug 2010 13:25:57 +0000 Kévin Lacroix http://owni.fr/?p=26283 Quel est l’avenir de la création musicale?

Voilà la question qui turlupine les personnes qui, comme moi , espèrent ne pas avoir à pointer à Pôle Emploi d’ici quelques mois ou quelques années. C’est d’ailleurs ce que prédisait déjà le prophète Thom Yorke. Enfin bon, tout dépend dans quelle partie du verre on se retrouve. Il y a ceux qui respirent encore et qui se disent qu’il y a encore vachement d’air. Et puis il y a les autres. Ceux qui s’y sont déjà noyés depuis longtemps. C’est vrai que le disque se casse la gueule. En dehors des concerts à 120 euros le billet, la grande majorité des salles de concert se vide.

Alors, on a vu une multitude de solutions intéressantes, innovantes, ou parfois même assez flippantes, voir le jour. Il semble, cela dit, que toutes ces expérimentations, qui seront peut être les business models de demain, se rejoignent sur un point : la valeur de la musique diminuerait petit à petit pour n’avoir presque plus qu’une simple valeur de produit d’appel.

Vous savez… les produits d’appel : ces produits souvent bas de gamme, vendus à bas prix. Ces produits sont utilisés par les commerçants afin d’attirer le client vers un point de vente bien particulier. Bon j’avoue… il arrive aussi que ce soit un produit de qualité sur lequel on pratique un tronçonnage du prix. Cette technique a pour principe une politique de faible marge qui pousse le client à s’intéresser à d’autres produits où la marge est, elle, nettement plus volumineuse (pas folle la guêpe).

Apple est à mon sens l’un des exemples les plus intéressants illustrant ce propos. Prenez iTunes par exemple. Loin de moi l’idée de dire qu’Apple sont de vilains méchants qui abusent de la crédulité des clients (quel commerçant ne l’a jamais fait?) et qu’ils tirent des profits juteux du business culturel … Non ! iTunes est bel est bien une plate-forme qui distribue de la musique (et maintenant des films) à bas prix, d’une qualité pas trop mauvaise. Mais quel intérêt tire ce mastodonte de la high-tech à vendre des produits qui aujourd’hui ne se vendent plus ou mal ? (par rapport aux années glorieuses de la musique enregistrée) Tout ! Effectivement, Apple semblent utiliser la musique et les biens culturels comme produits d’appels dans le simple but de vendre des iPod, des iPhones et maintenant des iPad. Et apparemment ça marche.

Et les artistes alors ?

Il semble que les artistes, dont beaucoup ont vu leurs revenus fondre comme neige au soleil, ont décidé de transformer et d’utiliser leur image publique comme véritable image de marque. Ils utilisent désormais leur musique, non plus comme source de revenus, mais comme produit visant à vendre d’autres produits à plus forte valeur ajoutée.

Le merchandising par exemple devient la principale source financière des artistes de musiques actuelles. Il n’y a encore pas si longtemps, on ne voyait que des CDs, des DVDs, et des tee-shirts sur les stands de merchandising (comme on dit quand on est vrai aficionado des salles de concerts)… la base quoi. Mais internet a permis à certains artistes de transformer leur propre site en véritable vitrine commerciale.

Prenez le groupe KISS par exemple. Leur boutique en ligne est certainement l’une des plus singulière en terme de revenus annexes. Le groupe a réussi un tour de force en utilisant leur image mondialement médiatisée. Connue depuis plus de 30 ans, cette dernière est devenue une marque à part entière. A voir la liste interminable d’objets et de produits proposés dans la boutique… Kiss n’est plus simplement un groupe, c’est carrément un hypermarché ! On peut désormais acheter du simple tee-shirt KISS, au vin KISS, au flipper KISS, et même au cercueil KISS (Dimebag Darell, le légendaire guitariste assassiné du groupe Pantera, est d’ailleurs « l’heureux propriétaire » d’un exemplaire. La classe !). Même Jónsi, surtout connu pour être le chanteur du groupe Sigur Rós vend désormais son propre chocolat !

Aussi très significative, l’opération dont la signature n’est pas inconnue : How to Destroy Angels, le nouveau side project de Trent Reznor avec sa propre femme. Il ont proposé à la sortie de leur premier EP une opération très Nine Inch Nailsesque. En effet, le fan pouvait télécharger l’album gratuitement et légalement contre une adresse email. Mais il pouvait aussi, contre une somme d’argent plus élevée (19 euros en moyenne), avoir le luxe de se payer un tee-shirt en plus de la musique gratuite. Pour vous dire, j’ai moi-même failli craquer.

Et sinon, êtes-vous l’heureux propriétaire des écouteurs Lady Gaga ?! Écoutez-vous votre musique Lady Gaga sur votre iPhone décoré aux couleurs Lady Gaga ? Moi non… mais j’aurais très bien pu. Il faut bien l’avouer, la jeune Stefani a fait de son personnage un véritable empire bien ficelé grâce à une stratégie web des plus convaincantes , avec toujours la musique comme base solide. Il n’y avait plus, pour elle, qu’à se baisser pour ramasser. Pour celle qui a fait de « son » image une véritable marque déposée, la création musicale semble être devenue un accessoire de second plan. Il paraît évident que Gaga ne cherche pas à faire du business musical à l’ancienne comme l’aurait fait un certain Mickael Jackson dans la fleur de l’âge… et surtout 20 ans auparavant. Non, la musique pour L-la blonde platine de 23 ans n’est que la simple fondation d’un immeuble immense fait de revenus annexes et de merchandising à profusion.

Mylène Farmer pourrait presque dire qu’elle lui a tout piqué !

Maynard James Keenan, le charismatique chanteur des groupes « Tool » et « A Prefect Circle », lui non plus ne semble plus vraiment croire au potentiel financier de sa création artistique. Et pourtant, le talent de ses groupes lui ont valu quelques millions d’albums vendus dans le monde entier et des tournées toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Keenan est apparemment un homme lucide. Après la sortie de l’excellent « 10 000 days », le chanteur décide de s’improviser viticulteur pour assurer à sa descendance un avenir et un héritage solide. Les royalties ne sont-elles donc plus suffisantes ? Le disque ne constitue-t-il plus une base solide de revenu ? Vraisemblablement non. Et d’ailleurs, non content d’avoir investi dans un domaine purement rentable, le vin, Maynard J. Keenan a monté en parallèle un projet multi-culturel, multi-média et multi-artistes du nom de Puscifer. Et Keenan ne s’en cache pas, pour lui Puscifer est aussi bien un projet musical qu’une ligne de vêtement, dont Adam Jones (guitariste et principal composteur de Tool) n’est que le simple designer.

Keenan et tous les autres artistes, bien que tous très talentueux, ne semblent justement ne plus croire que seul le talent leur assurera une carrière et une vie stable, ainsi qu’une retraite extravagante. Alors, pourquoi ne pas l’utiliser et élargir leur gamme de produit ?

Loin de moi l’envie de tirer sur l’ambulance. Même si de telles directives n’améliorent en rien la situation presque précaire de l’industrie musicale, si elles permettent à nos artistes tant aimés de continuer à produire de la musique, fusse-t-il pour en vivre directement ou indirectement, et bien vous m’en voyez ravi ! Au fond, c’est tout ce qu’on leur demande non ?
____

Ce billet a initialement été publié sur le blog de Kevin Lacroix,http://klxnoway.tumblr.com
Crédits CC flickr : Abdulrahman`?????g?????? ?Jonathan_W

]]>
http://owni.fr/2010/08/30/la-musique-comme-simple-produit-dappel/feed/ 19
A force de se préoccuper de vendre la musique, on en oublie l’Art http://owni.fr/2010/08/02/a-force-de-se-preoccuper-de-vendre-la-musique-on-en-oublie-art/ http://owni.fr/2010/08/02/a-force-de-se-preoccuper-de-vendre-la-musique-on-en-oublie-art/#comments Mon, 02 Aug 2010 12:48:15 +0000 Rich Huxley http://owni.fr/?p=23616 Rich Huxley est membre du groupe de musique indé “Hope and Social”, producteur, et un des fondateurs d’Alamo music, le premier label anglais collaboratif qui appartient aux fans.

Le débat constant sur le besoin de monétiser la musique est assez déroutant pour moi. Ce n’est pas parce que l’on fait de l’art que l’on mérite de gagner de l’argent avec.

L’art pour l’amour de l’art

Art —nom

1 . La qualité, de production, d’expression ou d’un domaine spécifique selon les principes esthétiques de ce qui est beau, séduisant, ou qui sort de l’ordinaire. (Dictionary.com)

Relisez cette phrase encore une fois : « …ce qui est beau, séduisant, ou qui sort de l’ordinaire ». C’est ce qui devrait être à la fois la motivation et la récompense des musiciens, de faire quelque chose de beau et d’original.

Les chefs d’œuvres sont rarement produits dans le but unique de faire de l’argent. (je suis sûr que beaucoup argumenteront que les deux s’excluent mutuellement).

Pourquoi Bowie a fait « Changes » ? Pourquoi Lennon et McCartney ont écrit « A Day in the Life » ? Pour moi, si l’on veut faire de l’argent, il faut devenir expert comptable. Si l’on veut faire de l’art et de la musique, alors il faut continuer d’en faire. Créer n’est pas un préalable pour gagner de l’argent (fabriquer un marteau ne signifie pas que quelqu’un devra, de droit, acheter ce marteau).

Tu fais et joues de la musique ? Quelles sont les raisons pour lesquelles tu as commencé à jouer ? Pourquoi as tu rejoins un groupe ou joué pour la première fois devant un public ? Souviens-toi, quelle était ta motivation !

Dans mon cas, je me rappelle avoir vu mon père jouer du rock’n roll devant des amis et des inconnus, pendant des parties de déboire à guichet fermé en dehors des horaires d’ouverture des bars. Il jouait pour le plaisir des autres, gratuitement. Sa récompense était les visages illuminés et le sourire des gens qui partageaient ce moment. Il est, par essence un Fun-Pusher (donneur de plaisir).
C’est pourquoi je suis fier de dire « je fais partie de Hope and Social  et je vends du plaisir. Bien que ce ne soit pas le produit le plus cool ou le plus trendy (ce n’est pas du sexe, ni quelquechose de matériel, ni la plus belle coupe de cheveux, ou le jean le plus slim), c’est tout de même une monnaie à part entière.

Nous avons notre propre identité, notre propre concept, ça engage des fans et des nouveaux amis, et ça nous suit à chaque concert. Nous créons une expérience et à chaque nouveau concert il se passe un truc différent. En plus, contrairement à un CD/enregistrement/mp3 ce n’est pas copiable, on ne peut le mettre sur aucun support matériel.

Have fun make art

Pourquoi nous ne méritons pas de gagner de l’argent avec la musique

Tout d’abord, l’art que tu fais n’est pas nécessairement du goût de tout le monde : putain, ça peut même être de la merde ! En outre, les gens peuvent ne pas te donner de l’argent, à toi spécifiquement. Ils peuvent faire leur choix non pas en fonction de la qualité de ta musique ou de ton merchandising, mais du montant qu’ils veulent bien t’accorder.

Il y a un tas de raisons très variées qui expliquent pourquoi les gens choisissent de ne pas acheter tes produits. Ce que l’on peut néanmoins faire, c’est leur donner des bonnes raisons d’acheter.
Bien que je ne pense pas que n’importe qui mérite, par principe, de gagner de l’argent en faisant de la musique, je crois fortement que les artistes méritent l’opportunité d’avoir les moyens de créer, dans l’espoir qu’un jour cela leur devienne profitable.

Il s’agit aussi en partie de minimiser les dépenses : s’assurer que ce n’est pas l’artiste qui paye de sa poche pour, par exemple, organiser un concert ou presser ses cds.

Il faut profiter des médias web, de la distribution numérique et des nouveaux moyens offerts par internet pour entrer en contact avec votre public. C’est la raison pour laquelle je pousse sans arrêt les artistes à vendre leur musique sur les plateformes Pay What You Want (Prix libre), et dans une moindre mesure en Cds si ils ont le budget pour cela.

Le Pay What You Want donne la possibilité non seulement de payer ce que l’on veut mais aussi de donner à qui l’on veut. C’est avec cette idée présente à l’esprit que les musiciens doivent désormais continuer, avec le désir de faire de l’art, de créer des belles choses et d’amener les gens à vouloir partager leur argent avec vous.

piano bar

Alors pourquoi faire de la musique ? Pourquoi faire de l’art ?

La musique est d’une force si puissante et attrayante que les non-musiciens cherchent aussi à y travailler. Les attachés de presse par exemple, vont souvent travailler pour un salaire bien moindre que dans un autre secteur, mais vont y trouver beaucoup plus d’épanouissement. C’est la même chose pour un musicien, mais dans des proportions encore plus grande.
Je me rappelle quand j’ai commencé à écrire de la musique, c’était mon espoir qu’un jour quelqu’un viendrait me dire qu’une de mes créations l’a touché de la même manière que la musique m’a touché moi. Si quelqu’un te dit que ta musique est celle qui le motive avant de partir en soirée, que ça l’a aidé à dépasser un moment difficile, ou encore l’a inspiré artistiquement, alors voilà ta rémunération en tant que musicien. A mon sens, c’est cela qui devrait être la motivation principale pour commencer une carrière dans la musique, ce qui devrait pousser à écrire, répéter, jouer en live.

A travers la distribution en pay what you want, les concerts, le fait de donner du plaisir aux autres, comme j’ai pu voir mon père le faire gratuitement pendant 20 ans, je fais maintenant partie du groupe avec lequel j’ai toujours rêvé d’être.

Hope and Social est devenu au fil du temps un groupe de scène. Un peu comme un E-Street du Yorkshire, nous proposons un spectacle, un événement. Nous ne proposons certainement pas qu’un concert (bien que si c’était le cas, ce serait un putain de concert !). Ce que nous faisons est financièrement viable, et parfois il y a même un extra pour nous tous, mais au delà de ça, pouvoir faire de la musique est la récompense en elle-même.

Qui plus est, en saisissant les nouvelles opportunités qu’offre internet pour rentrer en contact et partager avec son public, nous sommes arrivés aujourd’hui à un point où nous sommes bien plus rentables qu’à l’époque où nous investissions dans la pub, la communication ou la distribution. Rentabilité d’abord, bénéfices ensuite.

Au delà du fait de profiter des nouvelles opportunités qui s’offrent à nous aujourd’hui, il est tout aussi important de ne pas perdre de temps et de l’énergie à se plaindre sur le fait que tout le monde télécharge gratuitement la musique, et de commencer à donner aux gens des putains de bonnes raisons de vous donner de l’argent.

This article was written by Rich Huxley for Creative Deconstruction – a place for music entrepreneurs.
__

Traduction : Miruna Mitranescu

Crédits Photo CC Flickr : pictour_thismatthileo,

]]>
http://owni.fr/2010/08/02/a-force-de-se-preoccuper-de-vendre-la-musique-on-en-oublie-art/feed/ 9