OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Même pas mort dans ma deuxième vie numérique ! http://owni.fr/2011/02/14/meme-pas-mort-dans-ma-deuxieme-vie-numerique/ http://owni.fr/2011/02/14/meme-pas-mort-dans-ma-deuxieme-vie-numerique/#comments Mon, 14 Feb 2011 16:36:19 +0000 Capucine Cousin et Jean-Christophe Féraud http://owni.fr/?p=46636 Avez-vous déjà songé à ce que deviendront vos mails, vos tweets, votre page Facebook ou votre blog une fois passé à trépas ? Le fantôme de votre double numérique hantera-t-il pour toujours le cyberespace à coup de posts automatiques  et de “c’est votre anniversaire” sur le “Social Network”? Votre compte Twitter continuera-t-il à vivre alimenté par des posts en 140 signes robotisés ou sera-t-il usurpé par un proche ou un inconnu entretenant l’illusion pour vos 4000 followers ?

Sans y penser, vous semez chaque jour, à chaque heure, parfois à chaque minute les traces de votre existence et de vos pensées  sur les dizaines de milliers de serveurs qui font battre le coeur du Réseau. Et vous vous assurez ainsi une postérité numérique, une forme d’immortalité sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Demain, à partir de cet ADN digital, vos descendants pourront peut-être recréer votre personnalité sous la forme d’un avatar “3D” doté d’une intelligence artificielle avec qui ils pourront conserver : “Dis c’était comment cher Aïeul au début du XXIème siécle ? Et qui était cette femme que tu as tant aimé ?”… Encore plus fou, n’avez-vous jamais rêvé (ou cauchemardé) de renaître à la vie par la grâce d’une manipulation de votre ADN biologique, cette fois, cloné par quelque savant fou qui donnerait naissance à un Golem de chair, un deuxième vous-même ? Et si d’aventure il était possible un jour de “sauvegarder” votre conscience, ce pur esprit que les croyants appellent l’âme, pour la télécharger sur un disque dur et ressusciter des morts tel Lazare sous la forme d’un homme-machine que l’on appelle Cyborg ?

#JESUISMORT

Le sujet est troublant, dérangeant. Pourtant, il faudra bien se pencher dessus, alors qu’un business commence à émerger autour de la gestion de votre vie numérique, de l’archivage de votre vie numérique, avec notamment le projet Total Recallil en était question au cours de la soirée #jesuismort , organisée mardi à La Cantine par nos amis de L’Atelier des Médias de RFI, Silicon Maniacs et Owni (retrouverez la vidéo à la fin de ce billet). Une soirée-débat particulière, avec des invités étranges (entre autres un président de l’Association Française Transhumaniste, un membre de la Singularity University…) où l’on a beaucoup causé immortalité et transhumanisme, cette mouvance culturelle qui prône l’usage des sciences et des techniques pour améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. ourdi par un Docteur de Mabuse de Microsoft. Votre vie numérisée pour l’éternité, l’immortalité digitale, la transcendance de l’humanité et son “augmentation” par la machine…Justement,

Un truc de doux de dingues ? Pas si sûr quand Eric Schmidt de Google s’y met et déclare : “Ce que nous essayons de faire c’est de construire une humanité augmentée, nous construisons des machines pour aider les gens à faire mieux les choses qu’ils n’arrivent pas à faire bien”…

Au lendemain de la soirée #Jesuismort, nous avons donc décidé d’écrire ce billet à quatre mains avec ma collègue blogueuse et journaliste Capucine Cousin et de l’accueillir sur nos blogs respectifs (vive les billets co-brandés ;). Alors suivez le guide, continuons donc notre voyage dans les limbes de la post-humanité numérique…

Cimetière Virtuel

Nos traces numériques esquissent déjà des prémices à notre postérité digitale. Vous êtes peut-être déjà tombés, au gré de vos pérégrinations sur Facebook, sur des pages de personnes décédées. Capucine a déjà  atterri par hasard sur la page Facebook du frère d’un ami, disparu en mer. Son wall était resté ouvert, en accès libre, ses amis et sa famille continuaient à y déposer des messages d’hommage post-mortem. J’ai connu la même expérience suite à la mort soudaine d’un vieil ami journaliste…et lorsque la petite fille d’un autre ami a été emportée si jeune par la maladie. Sa famille, ses proches, ses amis d’école lui ont continué à lui parler pendant des mois comme à un ange présent derrière l’écran, lui érigeant un mausolée presque gai de photos, petits mots,  fleurs et dessins….Un besoin troublant, émouvant, déchirant d’entretenir la mémoire vieux comme l’humanité : Facebook est-il en train de devenir le premier cimetière virtuel global ?

La question est posée. Justement, mardi soir à #Jesuismort, Tristan-Mendès France, un temps assistant parlementaire, maintenant blogueur, documentariste et chargé de cours au Celsa, nous a longuement parlé de cela – ces rites funéraires qui commencent à se développer dans des mondes virtuels. La première fois, que cela s’est produit, dit-on, c’était dans le jeu en réseau “Word of Warcraft” en 2005 : suite au décès d’une gameuse, une véritable veillée a été organisé dans le monde de Warcraft pour lui rendre hommage…

Pour Tristan, c’est sûr, Facebook devient aussi un lieu de sépulture et de culte post-mortem qui compterait 5 millions de morts sur 600 millions de vivants: des profils de personnes décédées, laissés ouverts, volontairement ou pas, par les familles… Et de fait, c’est un peu affolant, mais rien n’a été prévu par les Facebook, Twitter, LinkedIn et les autres réseaux sociaux pour supprimer le profil d’une personne décédée ! Idem pour les plateformes de blogs, les moteurs de recherche…

Au niveau juridique, c’est la jungle. Au point que quelques sociétés imaginent déjà sûrement des solutions de marchandisation post-mortem. Imaginez : bientôt, à défaut d’être immortel physiquement, vous pourrez sans doute vous acheter une immortalité digitale, garder une présence en ligne, sous la forme d’une concession virtuelle éternelle ou réduite à 20, 30 ou 50 ans…

Parallèlement, des futurologues, gourous du transhumanisme, tels Raymond Kuzweil, Aubrey de Grey, et autres doux dingues le jurent: la mort est un phénomène dont on peut guérir. Certains prédisent l’immortalité dans 15 ou 20 ans grâce au séquençage du génome humain, entre autres évolutions technologiques. Lisez plutôt le Manifeste des Extropiens, une nouvelle religion conceptualisée par le bon docteur Max More http://www.maxmore.com/:

Nous mettons en question le caractère inévitable du vieillissement de la mort, nous cherchons à améliorer progressivement nos capacités intellectuelles et physiques, et à nous développer émotionnellement. Nous voyons l’humanité comme une phase de transition dans le développement évolutionnaire de l’intelligence. Nous défendons l’usage de la science pour accélérer notre passage d’une condition humaine à une condition transhumaine, ou posthumaine. Comme l’a dit le physicien Freeman Dyson, ‘l’humanité me semble un magnifique commencement, mais pas le dernier mot

(Introduction à “Principes extropiens” 3.0).

Un délire de l’humain parfait flirtant dangereusement avec l’eugénisme et l’homme nouveau national socialiste qui a abondamment inspiré la Science-Fiction d’avant et d’après guerre, du “Big Brother” d’Orwell au “Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Et que l’on a vu recyclé dans plusieurs films, notamment « Bienvenue à Gattaca » où des  jeunes gens au patrimoine génétique parfaits étaient programmés pour partir à la conquête de l’espace…Pour mémoire, voyez plutôt ce petit extrait :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Etranges Concepts

C’est là, que défilent d’étranges concepts survolés lors de la soirée #Jesuismort. On a brièvement parlé de cryogénisation”uploading de l’esprit” ou comment transférer  le contenu d’un cerveau sur disque dur, en l’ayant préalablement numérisé. Un ordinateur pourrait alors reconstituer l’esprit par la simulation de son fonctionnement, sans que l’on ne puisse distinguer un cerveau biologique «réel » d’un cerveau simulé…Totalement naïf et délirant vous diront tous les neurologues vu la Terra Incognita que reste notre cortex pour la science. Le concept apparaît pourtant dans “Matrix” et ses suites, mais aussi dans “La Possibilité d’une Ile” de Michel Houellebecq, où le “mind uploading” est évoqué comme un composant de la technique permettant de vivre, jeune, plusieurs vies successives avec un corps et un esprit identiques. De vaincre enfin l’obsolescence de l’humanité

Les tenants du transhumanisme y croient dur comme fer: en plein débat sur la réforme de la loi sur la bioéthique (le texte est en débat au Parlement en ce moment), ils ne jurent que par les propositions « technoprogressistes ». Comme par exemple, « autoriser le libre choix de la gestion pour autrui, notamment dans le cas des mères porteuses », expliquait mardi soir Marc Roux, étrange président de l’Association Française Transhumaniste. Pour lui, c’est simple, « le législateur est très en retard sur ces sujets ».

Ces délires scientistes autour du transhumanisme se concrétisent déjà. Vous voulez  savoir si d’aventure vous n’avez pas quelques prédispositions pour avoir un cancer ou la maladie d’Alzheimer ? Si votre enfant potentiel à venir aura un QI de 150 et les yeux bleus ? Une kyrielle de start-ups pullulent sur le Net, et vous proposent déjà d’analyser votre ADN, telle 23AndMe (oh tiens donc, fondée par l’épouse de Sergey Brin, un des fondateurs de Google…on y reviendra), d’explorer votre patrimoine génétique, ou plus prosaïquement de faire un test de paternité. Quitte à conserver dans leurs bases de données ces précieuses données très intimes vous concernant… au risque de les revendre dans quelques années.

J’ai vu tant de chose que vous humains ne pourrez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la porte de Tannahauser.Tous ces moments se perdront dans l’oubli comme les larmes dans la pluie…

déclamait Roy, le répliquant de “Blade Runner dans la scène finale du film de Ridley Scott.

Comme nous pauvres mortels, il avait peur de tirer sa révérence sans laisser trace de son existence terrestre. Il se trompait. Demain, rien ne se perdra totalement dans l’oubli. La mémoire du réseau est éternelle. Demain, une bonne partie de ce que nous avons été perdurera pour des siècles et des siécles sous une forme immatérielle ou une autre

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Autopsie de l’immortalité http://owni.fr/2011/02/06/autopsie-de-l%e2%80%99immortalite/ http://owni.fr/2011/02/06/autopsie-de-l%e2%80%99immortalite/#comments Sun, 06 Feb 2011 16:00:04 +0000 Richard Grandmorin http://owni.fr/?p=45216

Cet article a été publié initialement sur Silicon Maniacs.

Owni.fr, l’Atelier des médias et Silicon Maniacs organisent une soirée ludique #jesuismort avec débats, réflexions et expériences autour de l’immortalité à l’ère numérique le 9 février 2011 à La Cantine (Paris).

#jesuismort est un événement multicanal et exploratoire de nouvelles formes médiatiques mêlant web, radio, vidéo, flux, automations, applications webs et réseaux sociaux. Il est organisé dans le cadre de la Social Media Week.

Les pistes pour une potentielle immortalité sont nombreuses : allongement de la vie, clonage, mind uploading ou encore mobilisation des archives personnelles sont autant de techniques possibles. Selon les prédictions les plus optimistes, les immortalités biologiques et numériques devraient toutes nous être accessibles dans le courant du siècle. Au sein de cette concomitance, la plus rapidement démocratisée sera sûrement l’immortalité Facebook.

Immortalité biologique versus numérique

L’immortalité n’est rien d’autre que la continuité de nos informations et de nos fonctionnalités dans le temps. Cet objectif peut être assuré par 2 stratégies : le maintien du substrat ou le transfert vers un nouveau. Les espoirs du premier cas reposent sur la médecine et les prophéties d’Aubrey de Grey selon qui nous pourrions être les premières générations à atteindre l’âge de 1000 ans.

Dans le cas des transferts de substrats, l’immortalité est dégradée (perte d’information et/ou perte de fonctionnalité) :

  • l’immortalité numérique ne retranscrira pas avant longtemps la complexité de notre cerveau ni notre interaction avec le monde
  • le clonage ne transmet que l’information génétique (l’intérêt est donc relativement limité).

Certes le transfert nous fait perdre en définition, mais on gagne en robustesse notamment grâce à la possibilité de faire des sauvegardes. Même si la médecine nous garantissait un allongement éternel de la vie, nous ne serions pas à l’abri d’un simple accident de voiture. L’immortalité biologique et numérique sont donc des opérations complémentaires.

Le mind uploading

Le mouvement transhumaniste s’est très vite emparé de l’ idée de télécharger une personnalité dans un substrat non-biologique (mind uploading). L’ordinateur reconstituerait l’esprit d’un individu par la simulation de son fonctionnement. Les avancées dans les domaines des neurosciences, de l’informatique et le flair de Ray Kurzweil laissent présager l’existence de systèmes d’intelligence artificielle capables de modéliser le fonctionnement du cerveau dans une quinzaine d’années.

Sébastien Seung déclare que, par analogie avec le génome, le connectome est une carte de la structure du réseau neuronal d’un cerveau. L’ensemble de ses connexions synaptiques y sont retranscrites. Le mind uploading repose sur le postulat du connectome comme support de l’information : nos souvenirs, expériences, pensée seraient codés uniquement par la structure du réseau neuronale. Autrement dit, la disposition et le poids des connexions entre neurones serait responsable du codage de l’information. Pour reproduire une conscience humaine et donc accéder à l’immortalité, il suffit de cartographier le réseau neuronal et de le modéliser sur un ordinateur.

Les limites techniques

L’immortalisation doit donc passer par un recensement complet des connexions synaptiques du cerveau. Pour l’heure, la cartographie des neurones est un facteur techniquement limitant. Les techniques de scanning ont des résolutions de l’ordre du neurone (0,1 mm), or il faut descendre jusqu’aux synapses (0,001 mm).

La deuxième limite est informatique : modéliser 100 milliards de neurones et 1014 connexions demande des capacités de calcul énormes. Mais en extrapolant la loi de Moore on prédit la fin de la contrainte informatique pour 2018. En 2007, le Blue Gene (l’un des plus puissants ordinateurs du monde) modélisa 1 seconde d’activité de 10 000 neurones (et 108 connexions) avec 10 secondes de calculs.

Faisabilité

Les premiers résultats seront forcément dégradés car il ne prendront pas en compte l’ensemble des interactions ioniques ou hormonales qui peuvent influencer le cerveau. Mais l’absence de ces interactions permettrait peut être d’obtenir un cerveau plus raisonnable.

Le mind uploading (et l’immortalité qui va avec) bénéficie des enjeux économiques et scientifiques de la simulation informatique du cerveau humain dont les applications sont nombreuses :

  • modélisation de l’activité d’un médicament ;
  • modélisation du développement des maladies neuro-dégéneratives
  • modélisation des maladies mentales (dépressions, psychoses, etc… )
  • connaissance du cerveau

Les financements publics et privés sont donc conséquents, ce qui laisse présager un développement technologique rapide.

La mobilisation des archives personnelles

Puisqu’il est difficile de cartographier la chaîne cognitive et ses 1014 connexions, une des solutions serait de la reconstituer par apprentissage. Au lieu de recréer exactement le réseau neuronal d’un individu on va plutôt essayer de créer la chaîne logique en se basant sur la lecture d’archives. Il en résultera un avatar aux réactions identiques. On estime que la vie entière d’un individu (ce qu’il voit et entend, ce qu’il lit, ce qu’il dit) ne devrait pas passer 1 TerraByte de stockage (selon Microsoft Research), ce qui est techniquement envisageable. On pourrait toutefois commencer plus humblement en compilant nos activités sur les réseaux sociaux et notre boîte email.

L’immortalité : une application Facebook

Imaginez votre compte Facebook après 40 ans d’activité : toutes vos blagues, commentaires, messages, articles partagés, etc.. représenteront une masse de données descriptives considérables sur vos goûts, votre façon de penser, votre logique, vos intérêts, votre histoire, vos valeurs, etc.. Après une formalisation et une analyse sémantiques de ces contenus, on obtient votre portrait.

La formation de la chaîne logique résultera probablement de l’apprentissage d’un réseau de neurones artificiels ou d’un dérivé plus puissant. On retrouve leurs applications depuis plus de 10 ans dans de nombreuses disciplines (sciences économiques, biologie, environnement, etc..) comme outil de prédiction ou de reconnaissance. Les réseaux de neurones artificiels ont la propriété de s’organiser automatiquement pour répondre au mieux à la tâche demandée. En 2007, je fus amené à collaborer à la réalisation d’un réseau des neurones pour la modélisation des effets d’un barrage contre les inondations. L’apprentissage consiste à établir des valeurs pour chacune des connexions entre neurones en confrontant les entrées avec les sorties. Dans le cas du barrage, les entrées étaient le débit en amont, la réserve du barrage, et la hauteur de la retenue. Les données de sortie étaient le débit en aval.

En faisant passer des entrées/sorties dans réseau de neurones, on obtenait progressivement une simulation quasi parfaite du débit aval. Au bout de 1000 valeurs, l’apprentissage donnait des résultats très convenables : les courbes des valeurs simulées et réelles se confondaient, les connexions entre neurones étaient correctement pondérées. Pour affiner le réseau, nous avions poussé l’apprentissage jusqu’à 7000 valeurs.

Simuler un esprit humain est évidemment bien plus complexe et nécessite un réseau de neurones beaucoup plus conséquent, mais le concept reste le même: pondérer chaque connexion en confrontant des valeurs entrées et sorties. A la place des débits de rivières, nous utiliserons des données sémantiques.
pour résumer :

semantic analysis + social internet use + Artificial Intelligence = immortality

Certes le pan sémantique reste un facteur limitant, mais l’immortalité Facebook sera toutefois la plus rapidement abordable et démocratisée car :

  • les réseaux sociaux pourrait facilement constituer une bonne base d’archives car ils sont très répandus au sein des populations et reflètent notre comportement social
  • la sémantique fait d’énormes progrès (car les enjeux économiques sont énormes avec la publicité contextualisée) ;
  • l’intelligence artificielle se développe rapidement
  • cette technique ne repose sur aucune contrainte biologique puisque la reconstruction du réseau neuronal se fait progressivement par apprentissage des archives
  • les besoins en puissance informatique sont moins importantes que le mind uploading et sa reproduction complète du connectome

En attendant, National Science Foundation a récompensé d’une bourse de 500 000 $ les universités de Central Florida à Orlando et de l’ Illinois à Chicago pour « l’exploration et l’utilisation de l’intelligence artificielle, de l’archivage et de l’imagerie numérique afin de créer des copies digitales de personnes réelles comme première étape à l’immortalité virtuelle« .

Les applications de l’immortalité Facebook

L’immortalité Facebook sera pour longtemps une continuité fortement dégradée d’un individu. Le mind uploading est beaucoup plus prometteur en termes de qualité avec la restitution de la conscience (comme son nom le laisse entendre). Quelle qu’elle soit, la technologie risque de poser des problèmes éthiques. Il est évident que les premières applications d’immortalité Facebook ne porteront pas leur nom pour des raisons marketing : elles seront utilisées uniquement du vivant de leurs utilisateurs pour des raisons psychologiques (travail de deuil pour les proches). On parlera d’Archives Actives, de second life+ , de MyLife… et puis (bien après) d’immortalité.
De ce fait, il est intéressant de se pencher sur les applications proches (et détournées) de l’immortalité Facebook:

  • Le Alain Minc search
    Des sociétés en conseils pourront créer de moteurs de recherches pour répondre à des questions stratégiques en s’appuyant sur des archives de sages ou d’intellectuels.
  • Le mappage politique individuel
    Des sociétés en conseils pourront créer de moteurs de recherches pour répondre à des questions stratégiques en s’appuyant sur des archives de sages ou d’intellectuels. Des applications permettront d’analyser la proximité des programmes politiques des partis avec votre profil numérique et ainsi vous conseiller pour un vote.
  • Le mappage politique collectif
    Les adhérents d’un parti politique pourraient partager leur profil numérique, ce qui permettrait de définir une ligne directrice au parti en sommant automatiquement l’ensemble des valeurs de ses membres.
  • La modélisation de la démocratie
    En généralisant le mappage collectif à l’ensemble de l’électorat d’un pays on peut modéliser l’acceptabilité de reformes ou propositions de loi.
  • L’aide à la prise de décision : qu’aurais je fait?
    Sur le même principe que le Alain Minc search, mais avec ses propres archives.
  • Les Love comparateurs
    sites de rencontres basés sur l’analyse de la compatibilité amoureuse entre profils numériques
  • Lady Gaga en Tamagotchi
    S’occuper d’un ami numérique possédant la personnalité d’une célébrité.
  • Le paradis numérique (immortalité)
    Un site du genre Second Life permettrait de laisser évoluer des profils numériques de personnes décédées. La famille et les proches pourraient se loguer afin de converser avec le défunt.

Pour aller plus loin :

Retrouvez tous les articles du dossier #jesuismort de Silicon Maniacs :

>> Illustration FlickR CC : minifig

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